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Gérer son anxiété ou comment faire face le mieux possible à ce qui est prévisible et ce qui ne l'est pas L'anxiété, à quoi ça sert? L'anxiété est une émotion, étymologiquement e-motion: qui met en mouvement. Toutes les émotions sont des modes d'activation du corps: -la peur paralysante immobilise pour "faire le mort" près d'un prédateur trop fort auquel on ne peut échapper -la peur agitante fait fuir le plus vite et le plus loin possible -la colère fait faire face avec énergie et plus ou moins d'agitation pour engager la lutte -la tristesse empêche de poursuivre un objet de désir définitivement perdu. L'anxiété, proche de la peur, est une vigilance renforcée à la recherche d'indices de menace. Les biologistes évolutionnistes pensent que l'anxiété est apparue avec les vertébrés supérieurs, qu'elle est corrélée à la conscience de soi et donc qu'elle joue un important rôle dans l'évolution. Bien que désagréable à ressentir, son but est positif. Elle est utile dans les situations où un manque d'informations sur un danger potentiel nécessite de "se mettre aux aguets". L'anxiété, indispensable à certains moments de la vie, doit être activée à bon escient: ni trop, ni trop peu. Trop peu, on risque de ne pas voir arriver un danger réel; trop, on risque de gaspiller son énergie à guetter des évènements de survenue hautement improbable. Pire: en se focalisant trop sur des dangers imaginaires, on risque de ne pas s'occuper de problèmes réels auquel il faudrait pourtant davantage prêter attention. Une proportion importante de la population souffre de ce trop plein d'anxiété, occasionnant parfois des variations excessives de l'humeur. Si on demande à une personne de mesurer régulièrement le niveau de son humeur dans le temps, on constate des oscillations d'aspect chaotique. Quand la baisse est anormalement importante et prolongée, on parle d'épisode dépressif. Quand est-ce que l'anxiété devient inutile et gênante? Lorsqu'une émotion désagréable persiste, mobilisant beaucoup d'énergie de façon disproportionnée, à la poursuite d'un but irréaliste, une souffrance durable s'installe. Le fait qu'une inquiètude porte sur une éventualité qu'on ne peut prévenir de toute façon, est une souffrance qui s'auto-entretient : le cerle vicieux de l'anxiété-maladie s'installe.
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