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http://www.inln.cnrs.fr/article.php3?id_article=98]
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La Dépression comme pathologie temporelle:
la descente de l'humeur par la criticalité auto-organisée
(commentaires des diapositives)
1- Les oscillations de l'humeur font partie de la vie quotidienne. Les variations d'humeur surviennent d'heure en heure, de jour en jour. Les décalages typiques de l'humeur sont petits ; occasionnellement, on peut éprouver de plus grandes oscillations. Relativement rarement, les individus peuvent se trouver dans un état dans lequel leur humeur a tellement oscillé vers le bas que l' on dit qu'ils vivent une dépression.
2- Une dépression au sens clinique, ou " épisode dépressif majeur (caractérisé) " (MDE), n'est pas la même chose que se sentir simplement triste ou " en bas ". Le tonus émotionnel et physique chute dramatiquement durant une MDE, l'individu pouvant se plaindre de " ne pas se sentir lui-même ". Cliniquement , une personne est considérée en MDE quand elle vit une période de deux semaines au moins pendant laquelle son humeur est déprimée, où durant laquelle elle est incapable de ressentir du plaisir (anhédonie) et avec au moins 4 plaintes parmi la liste suivante
-changement d'appétit ou de poids
-perturbation du sommeil
-agitation ou ralentissement moteur
-fatigue ou perte d'énergie
-perte de concentration ou indécision
-pensées de suicide
3- La dépression est une maladie qui entraîne des coûts humain et économique très importants.Par exemple, 43,7 milliards de dollars pour les USA en 93 et on estime à 15 millions le nombre d'américains touchés par la dépression en 93. Le pic de prévalence se situe entre la fin de l'adolescence et le début de l'âge adulte, mais continue d'handicaper des individus pendant toute leur vie.
5- Qu'est-ce qui cause la dépression et comment faisons-nous pour que les gens aillent mieux ? Pour une maladie importante qui est reconnue comme une entité clinique depuis Hippocrate, il est surprenant de constater que les deux questions de base sur la dépression, la cause et le traitement, restent sans réponse. On en sait beaucoup au sujet des facteurs de risque et des traitements de la dépression, mais on ne sait rien quant au pourquoi un individu particulier devient déprimé à un moment précis, ou comment les différents traitements de la dépression agissent sur l'esprit.
6- Les facteurs de risque et les traitements de la MDE doivent être distingués de ceux du trouble bipolaire (ou " maladie maniaco-dépressive"):
-Dans la conception classique du trouble bipolaire, on pensait que les épisodes de manie alternaient avec les périodes de dépression, par opposition au " désordre dépressif majeur " où seule la dépression survient.
-Dans le trouble bipolaire, on pense maintenant que les facteurs familiaux - en particulier les facteurs génétiques - joue un rôle étiologique prédominant, par opposition au MDE, où les facteurs familiaux (incluant le développement), le stress et la personnalité jouent tous un rôle étiologique.
-Le trouble bipolaire peut être traité aussi bien par les traitements médicamenteux que l'électrothérapie (ECT), alors que la dépression (MDE) peut être efficacement traitée par les médicaments ou l'ECT ou la psychothérapie.
-Le trouble bipolaire a attiré l'attention des modélisateurs en mathématiques, qui ont vu dans les oscillations de l'humeur une analogie avec un oscillateur non-linéaire. La dépression, de son côté, a été plutôt ignorée, peut-être parce que, à première vue, elle n'apparaît comme rien de plus qu'un épisode éphémère, entre un départ sur une ligne de base, un passage par la maladie puis un rétablissement sur la ligne de base.
7- Les traitements de la dépression - du moins en 1998 - peuvent être regroupés grosso modo en 3 catégories:
-La psychothérapie, dans laquelle un patient et un thérapeute travaillent vers une cure par la parole
-L'ECT, dans laquelle une série d'impulsions électriques contrôlées sont délivrées pour améliorer l'humeur
-La prescription médicamenteuse, où l'administration d'antidépresseurs produit l'amélioration de l'humeur en 3 à 12 semaines.Malgré le manque de similitude et les échelles très disparates auxquelles ces modalités de traitement agissent - interaction langagière, stimulation électrique de tout le cerveau ou substances chimiques qui ciblent des récepteurs spécifiques de neuromédiateurs - les trois modalités thérapeutiques ont grossièrement la même efficacité: approximativement 70% de la totalité des dépressions, +/-10%, vont répondre à n'importe laquelle de ces méthodes de traitement.
8- Un certain nombre de facteurs semblent avoir un impact sur la probabilité de chacun à devenir déprimé:
-facteurs psychodynamiques
-facteurs familiaux
.génétiques
.développementaux
-stress environnemental
-facteurs biologiques
-dépression endogène
Quoi qu'il en soit, ce ne sont pas de vraies causes, dans le sens qu'à titre individuel, leurs effets ne peuvent pas être prédits au cas par cas d'une part; et parceque d'autre part, elles ne rendent pas compte de la majeure proportion des cas où les individus sont concernés par ces facteurs de risque et restent indemnes de dépression.
9- Des recherches récentes suggèrent un rôle potentiellement significatif du stress environnemental dans l'étiologie de la dépression.
10- Quelques caractéristiques phénoménologiques:
-les gros creux sont moins fréquents que les petits creux
-prodrôme/syndrôme/rétablissement
-équivallence médicaments/ECT/psychothérapie
-rôle du stress environnemental
-réponse idiosyncrasique à l'environnement
En résumé: les petites oscillations d'humeur sont plus fréquentes que les grosses, mais les deux font partie d'une vie normale ; la dépression est une maladie avec des étapes bien définies mais qui n'a toujours pas de relations bien compréhensibles avec ses causes; elle peut être traitée par des thérapeutiques diverses ; le stress environnemental semble jouer un rôle mais les gens n'y réagissent pas de façon identique: ce qui peut déclencher un MDE chez un individu peut en laisser un autre indemne.
11- La Criticalité auto-organisée
(lire aussi http://www.inln.cnrs.fr/article.php3?id_article=98)
-origine: étude des transitions de phase
-domaine d'application: systèmes partiellement mis sous tension
-caractéristiques
.très grand nombre d'unités
.interactions locales
.structures dissipatives (systèmes ouverts)
.Non sensibilité aux détails des composants élémentaires L'application d'une nouvelle classe de modèles aux MDE a soulevé un vif intérêt. La SOC ou " criticalité auto-organisée ", introduite par le physicien Per Bak et ses collaborateurs en 87, est un concept pertinent pour comprendre le comportement des systèmes complexes soumis au stress. Nous pensons que la SOC est une architecture naturelle pour l'organisation de ce qui est connu des facteurs temporels et étiologiques de la dépression.
12- La criticalité auto-organisée (SOC) comme réponse au stress environnemental:
-auto-organisation vers un état critique
-auto-organisation par des évènements dissipatifs: . .déclenchement par dépassement de seuil (effet avalanche)
-caractéristiques des évènements dissipatifs :
. ils couvrent toutes les échelles spatiales
. ils couvrent toutes les échelles temporelles
. ils ont une distribution "loi de puissance" : 1/f exposant alpha (1/f* ou *=alpha)
La dynamique de la SOC peut être résumée ainsi : en réponse à un stress environnemental, le système entre dans une période de transition durant laquelle il s'auto-organise vers un " état critique ". Une fois dans cet état, il va se maintenir lui-même, se restabilisant après les déviations induites par le stress par une séries d'évènements dissipatifs. Ces évènements couvrent toutes les échelles temporelles ; leurs dimensions spatiales couvrent toutes les échelles spatiales jusqu'à l'inclusion de l'intégralité du système comme un tout. La fréquence et l'amplitude de ces évènements sont en rapport avec la signature des systèmes SOC, suivant une distribution "loi de puissance" exponentielle de la forme 1/f* (ou l'exposant * alpha est nommé paramètre d'échelle). Curieusement, le comportement d'un système critique auto-organisé n'est en général pas dépendant des détails de ses composants.
A l'aide de ce concept physico-mathématique de système critique
auto-organisés (SOC), Kreindler et Lumsden ont développé
un modèle à trois composants pour simuler les variations d'humeur normale et pathologique.
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