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Le désir d'empêcher une catastrophe est-il si irréaliste que ça? Tout le problème est d'investir dans un secteur de prévoyance rentable, de faire un choix basé sur une évaluation statistique réaliste.
Deux types d'erreur font gaspiller du temps et de l'énergie :
-payer une prime d'assurance disproportionnée par rapport à la trop infime probabilité du risque couvert
-payer une fausse-assurance, qui tente de couvrir une idée, mais qui n'a aucune efficacité réelle.
Quels plaisirs pourrait-on s'offrir avec l'argent mal placé en assurances abusives?
A quel point le monde est-il dangereux et imprévisible et comment vivre heureux malgré ça?
Le chaos de la vie
Le chaos, vous connaissez? Pour le sens commun, c'est synonyme de désordre, hasard pur, non-sens...Bref, quelquechose de plutôt angoissant! Or le chaos c'est autre chose:
-c'est un ordre très subtil dont on n'a pas le code
-on ne peut pas prévoir exactement tout ce qui va s'y passer à un certain niveau mais on peut connaître la forme générale du résultat à un niveau plus élevé.
-tout ce qui s'y passe localement est dépendant de la globalité et inversement
-les effets rétro-agissent sur les causes
Dans le chaos, il y a donc du sens à découvrir mais il y a une imprévisibilité fondamentale des évènements du fait de la complexité des liens entre ces évènements.
La science actuelle découvre que le chaos participe à tous les phénomènes naturels et culturels, par exemple
-les phénomènes météorologiques
-l'évolution des populations
-l'évolution des cours boursiers
-le fonctionnement des réseaux
-réseaux sociaux
-réseaux du corps humain: neuronal, immunitaire, endocrinien
Parmi les principales caractéristiques des réseaux, citons
-une ouverture à l'extérieur permettant d' y pomper de l'information, l'information étant indispensable au fonctionnement de n'importe quel réseau
-une sensibilité importante aux entrées d'information et une capacité à les mémoriser
-l'existence de relations non locales entre des parties distantes du réseau du fait de leur appartenance au même système.
Ceci a des répercussions importantes sur la santé. Quand une partie du corps exprime une maladie, la pratique médicale simplifie parfois le problème en traitant uniquement l'appareil anatomique concerné. Parfois à raison, en terme d'efficacité symptomatique immédiate; parfois à tort, car le local n'est que l'expression du global: tous les réseaux du corps participent en réalité à l'expression locale d'un déséquilibre que l'on nomme maladie et pas seulement un appareil que le réductionnisme médical détache arbitrairement du reste. De la même façon, la maladie d'une personne n'est pas détachée de son contexte familial et social et révèle souvent des dysfonctions dans les réseaux auxquels elle appartient.
Ainsi le chaos est-il très riche en informations, est très sensible aux contextes et multiplie les changements sources d'apprentissage.
Santé et chaos
Une bonne santé est donc déterminé par une capacité d'adaptation et de plasticité des réseaux de la personne:
-le réseau socio-familial auquel elle appartient et qui est sensé la soutenir
-les réseaux psycho-neuro-endocrino-immunitaires qui sont contenus en elle. Dit de façon simpliste: ce que nous pensons agit directement sur la configuration de nos neurones qui à leur tour influencent nos sécrétions hormonales. Ces dernières sont des messagers qui modulent l'activité de toutes nos cellules, y compris les cellules du sang qui défendent notre organisme contre les agressions extérieures. Par conséquent, dans chaque situation de notre vie, nous fabriquons des états mentaux (pensées conscientes mais aussi inconscientes et émotions) qui sont des manières d'interpréter et de réagir aux variations de notre environnement. Ces états mentaux aboutissent à des actions concrètes sur nous-mêmes et sur notre monde. Cette capacité d'adaptation, pour être optimale, semble devoir être comme le monde lui-même, déterminée, au moins en partie, par le chaos:
-ouverte et sensible aux conditions extérieures
-plastique et en perpétuel mouvement: capable d'un certain degré d'instabilité locale tout en maintenant une stabilité globale
-tenant compte de tout ce qui a été mémorisé dans son passé
-centrée sur un sens de la cohérence interne
-capable d'interpréter tout changement en terme de nouvel apprentissage
Maladie ou désadaptation au chaos
On dit que le stress, ou syndrôme de désadaptation, est un déclencheur de nombreuses maladies. On pourrait généraliser en disant que toute maladie est une désadaptation au fonctionnement chaotique habituel du monde.
Est pathologique un fonctionnement intérieur qui ne se synchronise plus sur le chaos extérieur:
-fermeture et repli sur soi
-absence de prise en compte des changements externes aussi bien qu'internes
-rigidification et immobilité excessive
-insuffisance d'intégration des expériences passées
-insuffisance de cohérence interne et sentiment de non-sens, d'absence de signification des évènements
-incapacité d'attribuer des significations compatibles avec une adaptation adéquate au changement:
-manque de choix dans les réponses et comportements inappropriés répétitifs.
Selon David PEAT, physicien qui a étudié les applications possibles des théories du chaos et de la complexité à la psychologie, les systèmes organiques sains tolèrent tous un certain degré de chaos, de façon à être ouverts et dotés d'une grande variété de réponses possibles au changement. En revanche, les systèmes qui perdent en complexité sont moins sensibles et tendent à s'installer dans un comportement rigide et répétitif, stéréotypé. Un cercle vicieux s'installa alors: plus la personne est emprisonnée dans une réponse répétitive, plus son histoire personnelle lui apparait pauvre et sans signification. Ce qui va diminuer sa capacité à traiter l'information d'une manière créatrice. Or c'est seulement en élargissant son champs perceptif qu'il y a une possibilité d'accéder à une nouvelle gamme de comportements. Cette flexibilité dans la cohérence présuppose une acceptation de la nature telle qu'elle est: essentiellement dynamique, évoluant entre des phases de stabilité et de transitions soudaines, parfois violentes, d'une complexité infiniment riche d'enseignements et de défis à relever.
Dans cette optique, la maladie apparaît comme
-un enfermement (en espagnol, maladie se dit enfermedad) dans un cycle-limite, c'est-à-dire quelquechose qui tourne en rond de façon identique et itérative, gravant toujours le même sillon;
-une perte de capacité à attribuer une signification constructive aux évènements de vie.
L'enjeu thérapeutique sera de sortir de ces impasses de l'esprit pour s'ouvrir vers un espace du possible. Ce qui pose comme condition préalable que le soignant lui-même n'entretienne pas l'enfermement (”soi niant” comme disait Lacan). Une prédiction fataliste pouvant avoir des effets iatrogènes redoutables, il est parfois nécessaire que le patient franchisse les limites cognitives maladroitement installées par le corps médical. Les témoignages où le diagnostic apparaît comme attracteur pathogène ne manqueront pas tant que la plupart des soignants resteront figés dans leur croyances déterministes linéaires.
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